lundi 17 octobre 2011

Et toi, tu fais quoi dans la vie ?

En général je réponds : "Rien". Comme je réponds "Pas grand chose " à l'inévitable "Alors qu'est-ce que tu deviens ?" des gens qu'on croise tous les 3 ans.

Je déteste cette question pour la simple et bonne raison que je ne sais pas quoi dire. La faute à un parcours professionnel chaotique qui a conduit au vide intersidéral de ces derniers mois.

Tout avait plutôt bien commencé il y a 15 ans quand j'avais fièrement décidé d'intégrer une fac de droit pour devenir juge pour enfants. Je ne savais pas trop ce que ça faisait un juge pour enfants, ça n'était pas une vocation mais j'avais 18 ans et il fallait décider ce que j'allais faire de ma vie. Donc voilà : juge pour enfants. Ça aide les enfants et c'est classe : parfait ! Après 3 ans de fac, il s'est avéré que je ne voulais clairement pas être juge. Mais je voulais être quoi alors ? En plein milieu de mon année de licence, ne sachant pas du tout où j'allais, j'ai tout arrêté. Du jour au lendemain, la fac c'était fini.
J'ai trouvé un boulot dans un centre d'appel. Je dépannais par téléphone les gens qui rencontraient des problèmes avec leur connexion Internet. Je n'aimais pas spécialement ça mais c'était temporaire, le temps que je trouve ma vocation, mon but dans la vie, mon Saint Graal à moi. Le temporaire a duré 1 an et demi. Ça a pas mal dégénéré, j'étais déprimé. J'ai tout arrêté, j'ai démissionné.
Évidemment, point de vocation à l'horizon. Qu'à cela ne tienne : j'aimais (j'aime) passionnément les livres, ma sœur était comptable pour un centre d'apprentissage du métier de libraire, l'idée a germé. J'avais 23 ans, j'allais reprendre mes études : je serais LIBRAIRE ! Au bout de mes 2 ans d'apprentissage, que j'ai beaucoup aimés, je savais que je ne voulais pas travailler en librairie*. Mais j'ai eu l'opportunité de reprendre le rayon BD d'un grossiste alors pourquoi pas... Après 1 an et demi de travail sous-payé et sans aucune reconnaissance. J'étais déprimé. J'ai craqué. J'ai tout arrêté, j'ai démissionné.
S'en est suivie une période d'un an pendant laquelle je n'ai pas travaillé, je n'ai pas touché de chômage (merci maman, merci papa...). Mais j'allais bien finir par le trouver, mon Graal, cette fameuse vocation que je poursuivais toujours.
Et puis j'ai une copine qui a fait une formation de développeur informatique à l'AFPA. La graine n'a pas mis 3 jours à pousser dans mon cerveau. L'idée était plantée. Je suis allée voir ma conseillère ANPE, je lui ai dit je veux, je veux, je veux. J'ai obtenu un rendez-vous à l'AFPA, je leur ai dit je veux, je veux, je veux. J'avais 27 ans, j'allais reprendre des études : je serais INFORMATICIENNE ! J'ai adoré la période de formation**. J'ai détesté le stage qui a suivi. J'ai eu mon titre de développeur mais je savais que je ne serais pas développeuse dans une société. Mais j'allais me lancer à mon compte, la vie allait être belle et ... j'ai paniqué, j'ai tout arrêté.
Bon au bout d'un moment, il fallait bien rentrer un peu d'argent quand même. Alors je suis retournée à ce que je savais faire et j'ai trouvé un poste de libraire dans une FNAC. Et j'ai enchainé sur un remplacement dans une bibliothèque. Des CDD toujours. Je n'ai pas détesté ces boulots mais l'idée qu'ils étaient temporaires me satisfaisait assez : ça n'était pas ça ma vocation.
S'en est suivie une assez longue période sans travail. Ça fera 2 ans en décembre. Alors oui je suis auto-entrepreneuse. J'avais des idées que je n'ai jamais réussi à mettre en pratique. Je n'ai travaillé ponctuellement que pour une amie à moi. Il a bien fallu se rendre à l'évidence qu'en l'état actuel des choses, être indépendante, même si j'y aspire, je n'en suis pas capable. Alors j'ai repris le chemin des CV et des entretiens d'embauche.

La vraie différence c'est qu'aujourd'hui, à 33 ans, j'essaie de renoncer à mon Graal. Je me dis que si déjà je trouve un boulot qui ne me déplait pas et qui me permet de pouvoir réaliser mes rêves à côté, ce ne sera pas si mal. Et je garde en ligne de mire ma volonté de réussir un jour à travailler à mon compte.

*Libraire est à mon sens un métier formidable quand on a sa propre librairie. C'est un métier ingrat et souvent mal rémunéré quand on travaille pour quelqu'un d'autre. Ça n'engage que moi bien-sûr.
**Je ne vous cache pas que c'est là qu'a commencé à germer l'idée dans mon esprit que ce que j'aimais dans la vie en fait c'était apprendre, aller à l'école.

1 commentaire:

... a dit…

Ah, savori ce qu'on veut faire dans sa vie, c'est un vrai parcours du combattant. J'ai 17 ans, il faut que je choissise ce que je veux faire de ma vie cette année. J'ai des idées. En pagaille. D'autres plus précises. Cependant, j'hésite encore...